Je ne cherche a priori ni sens ni récit. Je cherche le placement juste — cet instant rare où un fragment posé, un trait suspendu, un vers coupé, un motif musical vient s'inscrire dans la forme plus large qu'il invente. Artiste recompositeur, je travaille avec des morceaux, non comme symptômes d’une perte, mais comme cellules vivantes d’un monde à refaire.
Le morcellement n’est pas chaos. C’est une méthode intuitive, organique, rythmique. Je compose sans projet, écris sans plan, dessine la plupart du temps sans esquisse. Chaque œuvre, qu’elle soit graphique, poétique, littéraire ou musicale, cherche son équilibre et son sens par l'apport successif de nouvelles cellules, entre absence et présence, répétition et nouveauté.
Ce n’est pas un art du collage, mais un art de la forme en émergence. Le monde ne s’y aligne pas — il s’y agence. C’est là que naît la lumière.